TémoignagesLes témoignages sont très différents. Tout simplement car ils sont le fruit d’expériences multiples. Il ne s’agit pour aucun d’entre nous de dicter une conduite, mais plutôt de partager ce que nous avons vécu.
« A la naissance de mon deuxième enfant, le jour où je suis sortie de la maternité, j’ai trouvé mon appartement rangé, propre. Le frigo était plein. Les grands parents bienveillants avaient pensé à tout. D’énormes bouquets de fleurs m’attendaient dans plusieurs pièces. J’attendais avec impatience le retour chez moi. Mais dès mon arrivée j’ai senti les larmes affluer. Sans raison particulière. Sans explication logique. J’ai pleuré deux heures. Puis tout s’est arrêté aussi soudainement que ça avait commencé. Je me suis sentie à nouveau pleine d’entrain, prête à m’occuper de mon petit bonhomme. Mon baby blues a duré deux heures.
« Après la naissance de mon troisième enfant, j’ai passé trois nuits à la maternité. Nous étions deux mamans dans la même chambre, la personne qui était avec moi recevait en permanence des visiteurs et son bébé pleurait toute la nuit. J’étais épuisée par une grossesse difficile, l’accouchement et ces nuits mouvementées. Malgré ça je me sentais heureuse, épanouie. Le troisième soir, j’étais (enfin !) seule dans ma chambre, J’ai laissé Emilien à la nurserie pour me reposer et rentrer en forme à la maison le lendemain. C’était sans compter le baby blues. J’ai pleuré toute la nuit. Je me sentais affreusement malheureuse, en pleine détresse, sans pouvoir m’expliquer pourquoi. J’ai fini par aller chercher mon petit au milieu de la nuit. Il dormait paisiblement. Il a fait une nuit complète, pendant que je sanglotais doucement a ses côtés. La nuit m’a semblée très longue.
Le lendemain, le blues était passé, je suis rentrée à la maison épuisée mais sereine. » Sylvie
« J'ai recommencé à dormir correctement deux semaines après mon accouchement. Puis trois semaines après, je me sentais plus sereine et n'avais plus de crises d'angoisses. Je me suis sentie très soulagée, j'ai vraiment eu l'impression de sortir la tête hors de l'eau et de reprendre le cours normal des choses. Cependant, j'aurai toujours un pincement en repensant à ces trois premières semaines, car je n'en ai vraiment pas profité.
« On nous apprend à les soigner, à les nourrir comme s'ils nous appartenaient. Mais j'ai réalisé quand mon enfant est né qu'il était une personne à part entière et que j'étais là surtout pour le guider, pour le protéger et pour qu'il grandisse le mieux possible. Ça m'a fait peur, je me suis sentie forcée de l'aimer, et forcée de me faire aimer. J'ai eu très peur de l'échec: et si je n'allais pas y arriver? Et s'il ne m'aimait pas? C'est comme de rencontrer quelqu'un pour la première fois, sauf que là, on est obligé d'assurer. Ça me paraissait insurmontable. Avec le recul, je réalise que finalement, même si on cafouille un peu au début, les choses se mettent en place toutes seules et que, quoiqu'on en dise, élever son enfant et le rendre heureux est plus facile qu'il n'y paraît. Le tout c'est d'être attentif, et de donner de sa personne sans se retenir. » Sara
« Après l’avoir porté pendant neuf mois on attend avec impatience ce moment magique où il arrive et où on le voit pour la première fois, ce moment où il est posé sur notre ventre. Puis il repart et revient tout habillé et là on le regarde et on se retrouve face à un étranger…. Pour moi, l’amour maternel n’est pas immediat, il met quelques jours à s’installer.
En général vers le troisième jour je commence à pleurer pour rien, sans raison, tout en étant heureuse d’avoir ce petit bout à mes côtés. J’attends avec impatience de sortir de la maternité. Et là, en sortant avec mon bébé dans les bras, cette immense angoisse me tombe dessus. Une angoisse sur laquelle je ne peux pas mettre de mots. Sûrement de vieilles peurs enfouies qui ressurgissent…
Ensuite je peux m’occuper de mon bébé, je l’aime, je le cajole. Mais, dés que je ne le nourris pas, j’ai une boule dans le ventre, dans la gorge, toujours cette angoisse sur laquelle je ne peux pas mettre de mots. Chez moi elle se traduit par une hyper activité. Mais pas une hyper activité “constructive” comme faire à manger, des lessives… Non. Je marche sans but pendant des heures, je tourne en rond dans ma maison, je n’arrive pas à m’asseoir pour lire ou pour manger ni même regarder la télé ou lire. Cette hyper activité se manifeste surtout le matin et elle s’atténue au fur et a mesure que la journée passe. Le soir je me sens bien. Cependant je n’arrive plus à dormir. Je dors quelques heures et puis je me réveille et même si mon bébé dort, je ne dors plus. Je pense que je tombe d’épuisement, puis quand je me réveille j’ai peur de laisser mon bébé, de ne plus l’entendre, de ne plus être avec lui parce que je dors.
Je ne peux pas vraiment me faire aider non plus. Dés que mon bébé n’est plus a côté de moi ça me “stresse”, je ne peux pas le laisser à son père ou à quelqu’un de la famille pour dormir ou me reposer, je ne dors plus et je ne sais pas me reposer.
Ces périodes durent entre 4 et 6 semaines et je ne sais toujours pas à quoi elles sont dues… C’etait pire à chaque nouveau bébé.
Pour mon troisième enfant, l’homéopathie m’a beaucoup aidée mais finalement j’ai pris des anti-depresseurs. Même en allaitant, l’avis de tous les spécialistes que j’ai rencontré concorde, c’est possible, cela n’affecte pas l’enfant.
Maintenant j’essaye de trouver un moyen de comprendre ces angoisses qui ressurgissent…. » Delphine
« J'ai deux enfants, mon garçon a 2 ans et ma dernière 8 jours. Pour le 1er j'ai eu un baby blues terrible. 2 mois à pleurer sans raison, à me sentir prisonnière des tétées, du rythme de bébé sans pour autant regretter d'avoir 1 enfant. J'étais très nostalgique du "temps d'avant" où nous étions seuls et en même temps j'étais très tourmentée car malgré cette nostalgie j'aimais vraiment mon fils. En plus de tous ces symptômes bien connus est venu s'ajouter 1 stress systématique de devoir laisser mon bébé. Je ne supportais pas que quelqu'un le prenne dans ses bras, c'était une vraie souffrance totalement irraisonnée. Chaque sortie chez des amis ou chez mes beaux parents était source d'inquiétude. Allait-on prendre mon bébé sans me le demander, allais-je réussir à retenir mes larmes...? Le pire c'est que jamais personne n'a eu le moindre geste déplacé envers mon fils mais je ne pouvais m'empêcher de penser à tout ça. Je passe la perte d'appétit et les bouffées de chaleur!
Bref, j'ai la chance d'avoir un mari très patient, à l'écoute. Je ne compte pas les heures où nous avons parlé de mon problème, ni de tout ce qu'il a dû accepter pour que je me sente bien. Au bout donc de 2 mois tout ça s'est envolé.
Inutile de dire que pour mon 2ème c'est la peur au ventre que j'ai accouché, j'étais hantée pas la peur de refaire un baby blues aussi terrible. Et finalement je m'en sors bien. J'ai des petits moments de cafard, la boule au ventre, envie de pleurer et l'impression d'être débordée. Mais tout ça passe généralement en quelques heures. Il es t vrai que j'appréhende tellement de refaire le baby blues que je dois des fois le provoquer. Mais tout cela n'a rien à voir avec il y a 2 ans et c'est souvent en cas de grosse fatigue que ça m'arrive. Le reste du temps je suis sereine, bien dans ma vie avec mes 2 enfants et aucun problème lorsque quelqu'un porte mon bébé!!
Je voulais juste dire aux mamans dans mon cas, que le baby blues n'est pas forcément le même lors d'une deuxième grossesse, qu'il ne faut pas hésiter à en parler ou à écrire pour soi c'est très libérateur. Et quoiqu'il arrive, tout redevient normal un jour même si sur le moment on a l'impression que l'on ne sera plus jamais "normale"! Courage! » Joséphine