Dans le schéma familial actuel, les parents ont naturellement tendance à placer leur progéniture et l'amour qu'ils leur portent au centre de leurs préoccupations.
Ce livre présente un intéressant point de vue sur la dérive de « l'idéalisation de l'amour » utilisé comme pierre angulaire d'une bonne éducation et remplaçant le devoir de transmission de l'adulte envers la génération suivante.
L'auteur s'attache à rappeler que l'amour est un sentiment ambivalent, violent, et que, s'il est nécessaire au développement d'un enfant, il ne peut remplacer
l'autorité et ne doit pas nous dispenser de fixer des limites à celui-ci.
Ainsi, d'après Caroline Thompson, nous devons garder en tête le rapport de hiérarchie entre l'adulte et l'enfant. Si l'enfant est bien une personne, il ne peut être considéré comme notre égal en tout. L'expérience de l'adulte est un bien précieux. Il est de son devoir de le transmettre, dans le but de faire évoluer l'enfant vers un être mature et indépendant, même si cela doit impliquer le « désamour » temporaire que celui-ci va éprouver lorsqu'il sera confronté aux limites fixées par son père ou sa mère.
Si ce livre démonte parfois douloureusement certaines de nos convictions modernes de l'éducation, il rappelle qu'être parent n'est ni facile, ni forcément gratifiant et donne de nombreuses clés pour accepter et assumer le rôle d'éducateur.