Raconter à son enfant le jour de sa naissance, c’est revivre ensemble le moment souvent magique de sa venue au monde. Dans certaines familles, le jour de l’anniversaire d’un enfant, on évoque traditionnellement ce premier jour. Dans les moments charnières de leur vie, les enfants s’interrogent sur leurs origines et c’est à nous, parents ou grands-parents, de leur donner les clés...
Pour l’enfant, savoir qu’il a été attendu, accueilli et aimé
Les enfants ont besoin de savoir qu’ils ont été attendus, accueillis. Ils ont besoin qu’on leur dise qu’on les aime. Raconter l’histoire de leur naissance fait partie de ce processus de reconnaissance. Dans son livre, « Les vilains petits canards », Boris Cyrulnik va même plus loin, il explique : « Les dernières semaines de la grossesse constituent les premiers chapitres de notre biographie. »
Raconter la fin de la grossesse et sa naissance à un enfant, lui permet d’entendre et de réentendre la joie que leurs parents ont ressentie lors de leur naissance. Pour cela il suffit de raconter par le menu comment cela s’est passé sans insister bien sûr sur les détails d’ordre médicaux… Ainsi, Marie raconte à Balthazar : « C’était il y a 4 ans. Dans la nuit, j’ai senti que tu allais venir alors nous sommes partis à la maternité. Quand tu es né, nous étions remplis de joie. Papi et Mamie sont venus te voir aussi. Nous étions tous heureux de t’accueillir. Ensuite nous t’avons raccompagné à la maison, et tes grands frères ont fait avec toi le tour de l’appartement pour te faire découvrir ta maison. Ils étaient impatients de jouer avec toi, au début ils te prenaient juste dans leurs bras… » On montre aussi des photos, des films. Si on a fait un album de naissance, c’est le moment de le ressortir de la bibliothèque, on peut aussi montrer à son enfant son faire part de naissance, son bracelet de naissance, toutes ces petites traces qu’on a gardées précieusement. Si on habite toujours au même endroit, on montre la maternité où l’enfant est né.
De son côté Emilie explique : « Quand mes enfants se chamaillent et que ma fille pense que son frère aîné ne l’aime pas, je lui rappelle que quand elle est née, j’allais chercher son frère à la crèche avec elle et qu’il appelait tous ses copains pour leur montrer le bébé en répétant avec une grande fierté : c’est ma petite sœur ! »
S’inscrire dans une lignée, une famille
Parler à son enfant de sa naissance fait aussi partie du processus qui permet à l’enfant de savoir qu’il s’inscrit dans une lignée, qu’il est l’enfant de ses parents, le petit enfant de ses grands-parents… Jusqu’à 4/5 ans, les enfants ont du mal à comprendre que papi et mamie sont les parents de maman et que grand-père et grand-mère ceux de papa. La famille forme un tout. Mais quand ils grandissent ils font progressivement le tri et comprennent. Pour les aider, on peut fabriquer avec eux leur arbre généalogique.
Trouver les mots et le moment pour en parler même quand c’est douloureux…
Parfois la naissance d’un enfant s’est passée moins sereinement, pour d’autres enfants l’arrivée dans une famille ne correspond pas au jour de sa naissance… C’est à vous, parents, de savoir comment et quand en parler, de trouver les mots justes pour l’évoquer avec votre enfant. Un jour où l’autre il faudra en parler même si c’est douloureux.
Dans les familles où les parents sont séparés, la naissance fait partie d’un temps révolu où les deux parents vivaient sous le même toit. Ça n’empêche pas d’en parler bien au contraire. Julie, une maman divorcée explique : « Les enfants ADORENT que je leur raconte le jour de leur naissance. Récemment, suite à l'annonce de l’arrivée d’un bébé dans le nouveau couple de leur papa, mes deux enfants m’ont demandé que je leur raconte à nouveau la journée de leur naissance. Même en étant séparée je pense que c'est très important de leur raconter et c'est bien une histoire avec papa et maman que je leur raconte et sans amertume! »
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